Qu’est-ce qu’une bonne traduction ?
Est-ce une transposition fidèle du texte de départ ? Oui, mais il y a plus.
De fait, une bonne traduction doit posséder les mêmes qualités que tout texte dont on peut dire qu’il est bien rédigé, parce que la qualité d’une traduction se mesure non seulement à la fidélité de son contenu, mais aussi à sa lisibilité, c’est-à-dire à la facilité qu’on a à la lire.
Mais à quoi sert la lisibilité ? La lisibilité tire son importance du fait qu’en dehors de certains cercles (savants et littéraires, notamment), elle est un des principaux facteurs de la compréhension d’un texte.
En d’autres termes, plus un texte est lisible, mieux il est compris. Et mieux il est compris, mieux il est retenu, mémorisé.
Compréhension et efficacité d’un texte
La compréhension d’un texte et ce qu’on en retient mesurent l’efficacité d’un texte ou, si vous préférez, la qualité de la communication, soit ce qui distingue un bon texte d’un autre qu’il faudrait reprendre.
Résumons cela de façon schématique :
LISIBILITÉ
↓
COMPRÉHENSION + MÉMORISATION
↓
EFFICACITÉ DU TEXTE / QUALITÉ DE LA COMMUNICATION
La lisibilité est la pierre d’assise de l’efficacité.
Sans lisibilité, le texte est inefficace et la communication pâtit. Voilà pourquoi l’agence de traduction CTC, qui valorise l’aspect communicationnel du contenu qu’elle traduit, maximise la lisibilité de ses traductions, allant jusqu’à bonifier leur contenu lorsqu’il y a lieu.
Ce rehaussement de la lisibilité au profit de l’efficacité de la communication est un volet de notre service de traduction enrichie.
Comment les experts définissent-ils la lisibilité?
Richaudeau
Dans sa revue des thèses des principaux théoriciens de la lisibilité, Faut-il brûler les formules de lisibilité ?, François Richaudeau nous apprend que la lisibilité se mesure notamment à la fréquence des mots tirés du vocabulaire de base, ou mots du vocabulaire courant, ou langue usuelle.
La longueur des mots, la complexité syntaxique et l’intérêt du lecteur ont aussi leur importance, relève aussi la revue de Richaudeau.
Behnam
Dans son article intitulé La lisibilité de la communication financière en France : le cas de la lettre aux actionnaires, paru en 2014, soit près de 30 ans après la revue de Richaudeau, Élodie Behnam définit la lisibilité comme suit :
Malgré la multiplicité des définitions, les chercheurs s’accordent à dire que la lisibilité peut être définie comme l’aptitude d’un texte à être facilement compris (Dale et Chall 1948 ; Richaudeau 1978 ; Bourque 1990). La compréhension est un concept central. En effet, elle explique la lisibilité par son opérationnalisation (Ehrlich et al. 1992). La compréhension est opérationnalisée à travers deux facteurs : la compréhensibilité et la mémorisation.
L’auteure enchaîne en présentant les facteurs de la compréhensibilité, soit la longueur des mots, qui détermine la vitesse à laquelle le cerveau interprète l’information, et la longueur des phrases, qui détermine ce que le lecteur retiendra de sa lecture.
La compréhensibilité repose sur la longueur des mots. En effet, les mots longs sont plus difficiles à traiter.
L’explication vient du fait que plus un mot possède de caractère plus la distance à l’accès lexical du lecteur sera grande.
Le processus d’interprétation est donc plus long. De plus, des études sur la lexicométrie montrent que les mots les plus utilisés sont les mots courts (Labasse 1999).
Le deuxième facteur représentatif de la compréhension est la mémorisation. La mémorisation est quant à elle représentée par la longueur d’une phrase.
Si on s’en réfère aux travaux de Miller, un lecteur retient immédiatement des informations d’environ 7 mots ou chiffres.
On le voit, la longueur des mots et la longueur des phrases exercent une influence importante sur la compréhension.
L’importance de la typographie dans la lisibilité
Fait intéressant, un groupe de chercheurs du Cégep de Valleyfield et de l’UQAM fait valoir ici l’importance de la typographie dans la lisibilité :
Du point de vue typographique, il existe […] un certain nombre de règles ; ces règles concernent par exemple, les polices de caractère (le choix, la taille du caractère), la disposition visuelle (l’utilisation de textes verticaux, la longueur des lignes de lecture).
Les analyseurs de lisibilité
Saviez-vous qu’il existe des algorithmes qui permettent de mesurer l’indice de lisibilité ? La société Cordial propose le sien. On peut le mettre à l’essai ici.
Au fil des ans, les recherches sur la lisibilité ont permis à certaines entreprises de mettre au point des logiciels de mesure du coefficient de lisibilité. C’est le cas de Translated Labs, qui commercialise un analyseur de lisibilité.
La société textanalyser.net propose un outil semblable, quoi que plus perfectionné.
Les entreprises gagneraient à utiliser ce type d’outil pour mesurer leur performance en matière de lisibilité. Parce qu’être compris, on le comprend, c’est important !